Mr. Ash, chineur compulsif de disques rares, étaye son activité. Il est à l’initiative de plusieurs projets de réédition de morceaux rares, dont la fameuse bande originale du film Le mariage collectif, sortie récemment. Il nous présente les autres disques vinyles sur lesquels il travaille.
« Je bosse sur plusieurs projets actuellement : Il y a La fameuse bande originale du film Le mariage collectif, qui est sortie il y a un petit moment déjà. La base de ce projet, c’est un 45 tours culte, qui contient le titre Sexopolis. C’est un disque assez connu dans le milieu des chineurs de disques groove. Il y avait une rumeur concernant un album sorti avec le film, mais personne ne l’avait jamais écouté (…) Un ami d’un ami a trouvé dans une décharge parisienne, par hasard, ce disque.
En fait, il a trouvé le test-pressing de cet album que personne ne connaissait. Il passait dans le coin, il a vu un carton, il a été curieux… Généralement, il y a cinq test-pressing pour un disque, ils avaient sûrement jugé le film ou le disque pas assez bon pour sortir la bande originale complète, alors qu’elle était enregistrée, et que c’était de la bonne musique (…) Le film c’est un navet, un film érotique, il est dur à trouver (…)
Quand j’ai eu ce test-pressing entre les mains, j’ai proposé à JB du label Born Bad de faire des recherches pour les droits, de retrouver Mirouze, d’avoir un visuel et de rééditer ce disque (…) Le disque était dans un état catastrophique, on a quand même réussi à le récupérer. Pour assurer le projet, on savait qu’un Autrichien avait une copie. On l’a contacté, il a fait faire une copie de sa copie, mais c’était pas suffisamment bien.
On a finalement utilisé le disque que j’avais entre les mains (…) Jean-Pierre Mirouze n’avait rien, aucune bande, il se souvenait à peine du projet, un vague souvenir (…) Il y a aussi Jean-Pierre Sabar, un des organistes de Gainsbourg, qui a aussi bossé sur ce disque. On ne sait pas vraiment qui a fait quoi, mais c’est Mirouze qui a signé (…) Le morceau très connu c’est Sexopolis, il a beaucoup tourné, il a été énormément compilé. Il y a des morceaux du même acabit sur l’album, c’est un peu psychés, très groove (…) Un disque comme ça, c’est pour les collectionneurs de BOF, de disques obscurs, de psyché, c’est large… ça sort en vinyle d’abord, ensuite en CD, avec un visuel from scratch d’Elzo. »
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« Le deuxième projet, c’est avec un label français de jazz, très pointu, Heavenly Sweetness, qui sort pas mal de rééditions. C’est une compilation de jazz spirituel, enregistré à Paris, par des artistes français ou américains. Ce ne sont pas des titres forcément très rares, mais il y avait une sélection cohérente à faire découvrir (…) Jazz spirituel, c’est un peu dans l’esprit de John Coltrane, des titres très planants, qui font appel à l’esprit, à l’âme.
Le terme est assez récent, c’est un peu commercial (Sourire.), du jazz qui vient de label comme Black Jazz de Detroit, ces mecs étaient très croyants (…) Sur le disque, on retrouve, entre autres, Eddie Louiss, qui est un pianiste français métis, très connu, il fait une reprise de Colchiques, très douce, avec des voix, c’est incantatoire presque. Il y a VS Quartet pour un morceau très rare ; Chêne Noir, c’est une troupe de théâtre, il y avait un gars qui jouait du jazz pour eux. Ils ont sorti trois disques, dont un sur le label Futura. »
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« Le troisième projet, c’est une compilation de jazz français, avec des morceaux contestataires, anti-militaristes ou ésotériques. Le tracklist est fait, mais c’est pas évident de retrouver tous les disques en bon état. On a quasiment fini la recherche des droits, presque tout est clearé, on a retrouvé tout le monde. C’est du jazz qui pourrait sonner américain, free ou spirituel. (…)
Je commençais à avoir des disques dans ce style, je trouvais qu’il y avait une cohérence entre certains morceaux. Tout n’est pas contestataire, il y a aussi des titres plus désuets. Il y a, par exemple, Brigitte Fontaine et Areski, qui font un morceau assez barré, mais subtil. Ça devrait sortir chez Born Bad.«