Don’t text and drive

Werner Herzog est cinéaste, allemand et il relève les paris les plus fous depuis près de 40 ans. Il ose les films les plus audacieux, sonde les tréfonds de l’âme humaine, sublime en 3D l’Art rupestre, et joue dans un navet de temps en temps. Personnage prophétique, incontournable et passionnant, Herzog signe une nouvelle fois un film perturbant.

Un film de commande, disponible en ligne, commissionné par l’opérateur téléphonique américain AT&T. Un film documentaire pour prévenir des risques encourus lorsque l’on envoie des textos en conduisant sa voiture.

Trente-cinq minutes plus tard, on a un désagréable goût de rance dans la bouche. On n’en sort pas indemne. C’est éprouvant, fascinant, triste et troublant. Ils ont été victimes ou ils ont enlevé la vie, ils se livrent, se confient, s’abandonnent, sans orgueil ni dignité. Anti-héros du quotidien balayés par la vie, mis au ban pour un simple SMS.

Werner Herzog les filme, très simplement, très violemment. Les témoignages sont pénibles et mortifères. C’est pathétique et énervant, impalpable et cruellement arbitraire. Une sublimation du banal. Une mise en exergue de l’injustice de cette vie qui nous réserve bien des surprises.