Digressions avec Bernard au Dalou [3/5]

Bernard Fèvre / BLACK DEVIL DISCO CLUB

épisode 03 : Pink Floyd, Rihanna,
Quincy & Nino

LE LABEL ALTER-K RÉÉDITE TROIS ALBUMS DE BERNARD FÈVRE / BLACK DEVIL DISCO CLUB, PARUS IL Y A 40 ANS. C’ÉTAIT L’OCCASION DE CROISER DE NOUVEAU CE MUSICIEN. SON PARCOURS EST BELLES HISTOIRES ET ANECDOTES. ÇA SE PASSE EN TERRASSE DE LA BRASSERIE LE DALOU À PARIS.

UN TROISIÈME ÉPISODE, SOIT LE POINT DE VUE DE BERNARD SUR LA MUSIQUE ET L’ÉVOLUTION DU SON DEPUIS LES ANNÉES 80.

 

« Jusque dans les années 80, les sons pouvaient être différents. Le son des Pink Floyd ne ressemblait à aucun autre. Aujourd’hui tout se ressemble, les productions sont stéréotypées, surtout les américaines. On ne retient plus les artistes mais la mélodie. On en est au stade où la SACEM à raison : c’est la mélodie qui prime ! L’arrangement on s’en fout, c’est le même pour Rihanna et les autres.

Récemment, grâce à mon fils Félicien, j’ai découvert la trap music, et j’ai trouvé ça pas inintéressant. Par contre ça sent la machine tout le temps, il n’y a aucune création musicale. C’est de la musique de débiles mentaux, et de temps en temps il y en a un qui a du génie ! Quand tu penses que des musiciens confirmés ne vendront jamais rien, et qu’un mec qui ne sait rien faire peut réaliser un tube, c’est spécial !

J’ai écrit de la musique pour faire travailler la machine, maintenant on donne une information à la machine et elle développe à sa manière les sons. Tout le travail de studio est quasiment fait. Mais il reste l’imagination. C’est le cerveau qui compte aujourd’hui, la plupart du temps ce que tu entends est une copie d’une copie d’une copie. On est rarement surpris.

 

‘Le jazz, c’est encore de la musique où tu entends des mecs qui savent jouer.’

 

Selon moi, il y a quatre formes de musique : la musique de radio populaire. La musique autour de l’électronique, c’est assez large mais en réalité ça n’est pas si large que ça. Le jazz qui perdure. Et la musique classique.

 

Le jazz, c’est encore de la musique où tu entends des mecs qui savent jouer. J’aime surtout celui des années 60, à la fois dansant, ludique et mélodique, et des fois impressionnant. Il y a un truc de Quincy Jones que j’entends depuis 20 ans, qui sert de générique à un milliard de trucs (il chantonne), Soul bossa nova. Ça me fait tout de suite penser aux Cornichons de Nino Ferrer, je me demande s’il n’a pas été inspiré par Quincy Jones à ce moment-là. »