The Carter *Weezy, weed & Syzzurp

Petit grand Wayne

 

Il en aura parcouru du chemin depuis l’époque des Hot Boyz avec ses potes Juvenile, Turk et BG. Lil Wayne est devenu grand, très grand. Trop grand ?

Ce documentaire retrace quelques mois de ce phénomène. La caméra observe Dwayne Carter dans son quotidien, dans son tour-bus, en interview… Lui, il ne se livre pas, il joue son rôle, tout simplement ; il endosse un costume trop grand pour son petit corps, un costume qui lui va pourtant à ravir. Il est tour à tour rock-star,  enfant gâté, fils prodige et fils prodique (big up Caro !), et surtout il sirote. Car c’est ce que l’on retiendra de ce docu-fiction.

Lil Wayne n’a que deux occupations dans la vie : rapper et boire du Syzzurp. Le Syzzurp est une boisson élaborée par la CIA pour endiguer le phénomène du rap down-south, c’est du crack liquide (‘Mad Dog, d’you hav’ some Mad Dog !?’), c’est du sirop contre la toux, riche en codéine, mélangé à du Sprite. Bon, difficile de tester quand on est blanc et derrière un clavier, mais il semblerait que ça ralentisse le cerveau sérieusement, de là est apparu le phénomène Screwed & Shopped (il faudrait consulter Thierry Latex, le DJ, pour avoir une explication précise et mad Ghetto… – ndlr). Le syzzurp, c’est l’effet Screwed & Shopped dans la vraie vie. Vous suivez ?!

Il semblerait que ça ralentisse dans votre tête, et tout devient Hunter Thompson dans le casino, pas bon donc… Lil’ Wayne, il enchaîne le syzzurp avec les blunts de weed, il n’a que 25 ans, donc c’est un peu comme s’il en avait 46 (ou 12…). Bref, entre deux mélanges et un blunt, il nous montre une liasse de billets réunissant plusieurs milliers de dollars « au cas où… », la Roll Royce que Baby (patron / père spirituel / type bizarre) lui offre, sa fille de 10 ans, son micro, son manager, sa capacité à envoyer chier les journalistes et autres élucubrations du même genre. Le type est allumé comme on aime à le répéter dans certain cercle parisien. Allumé le Wayne.

Il nous apprend qu’il est sur la route depuis plus de dix années et qu’il rappait à 8 ans, qu’il n’a jamais pris de dope, de la drogue dur, et que ce qui compte c’est d’enregistrer. Car oui, Lil’ Wayne donne rarement d’interviews, il déchaîne les masses en concerts et enregistre du rap. Du rap abstrait, ésotérique, que seul lui comprend, mais du rap quand même… Pas de message, pas de long discours. Un beat et quelques mesures suffisent (pour faire un hit). ça peut paraître inquiètant, et ça l’est… On craint l’effet Michael Jackson, mais le type a des moments de lucidité : « qu’est qu’une vie sans pression ? » questionne-t-il.

Booba spéculait sur le fait que Dwayne avait probablement une équipe organisée de producteurs et ghost-writers, car il semblait improbable d’inonder le marché avec autant de tracks sans un blueprint drastique, un plan de carrière, une vision… Mais non, il suffit juste de s’appeler Lil Wayne et d’en avoir plein la tête.

 

 

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