ROCÉ TOP DÉPART 2002 [réédition 2012]

 


les cinq morceaux que Rocé aiment beaucoup

 

Il y a dix ans sortait Top Départ, le premier album de Rocé. Un album classique, pour un rapper hors-norme, qui est resté loin des sentiers battus, préférant l’indépendance et le libre arbitre, plutôt que visibilité et autres paillettes éphémères. Top Départ est sorti chez Chronowax, distributeur devenu label, gage de qualité, pourvoyeur de vinyles, spécialisé en rap indépendant, qui se diversifiera par la suite.

L’album (res)sort le 13 février, remastérisé, avec des inédits et raretés que l’on avait pu entendre uniquement sur vinyles ou K7 mixées. De Ma face en première page, le titre qui intronisa Rocé, qui se trouvait sur un sampler du magazine papier Groove (big up @arnofresh) à Encore & encore, produit par DJ Mehdi Ismaël, avec une boucle de la B.O du film de Tim Burton L’Etrange Noël de monsieur Jack avec N’Sak au refrain, en passant par De ma haine à ta haine ou le remix d’Yvan de Pour l’horizon, ces titres ont traversé la décennie, toujours actuels et indémodables.

L’année ne devrait pas s’arrêter là pour Rocé, son quatrième album devrait voir le jour, GunzNRocé, des titres sont déjà enregistrés, le graphisme devrait être assuré par Jay One, comme pour les deux premiers disques, il devrait y avoir de bonnes punchlines… Rocé apparaît aussi sur la compilation en hommage à DJ Mehdi, Magic, réalisée par Manu Key ; Oxmo, Akhenaton et d’autres sont de la partie…
On essaie d’en savoir plus et on vous dira tout très rapidement.

 


Rocé TOP DÉPART
Chronowax

Chronique parue dans le magazine papier SuGaR 35 / février 2002

 

Il a pris son temps le bougre, il nous a fait languir, il ne nous a fourni que quelques mesures sur K7 ou de trop rares 12”, mais qu’importe, tout ça est loin derrière. Top Départ est l’album de l’année, celui qu’il faut écouter. Rocé, en plus d’être une bête de scène, est un personnage calme et timide, lunaire et discret, qui assène rimes et couplets avec la virulence d’un couperet sentencieux. Rocé perfore et annihile  l’auditeur, invective à l’aide de monologues justes et salutaires, il balance des métaphores affûtées et caustiques, entrouvre une voie providentielle à un rap français (une chanson française ?) qui a la fâcheuse tendance à être prédigéré pour les téléspectateurs de Dimanche Drucker, voire du BigDil. Rocé revient avec de nouveaux titres, mais n’oublie pas de remettre à niveau les néophytes, en présentant ses premiers forfaits. Bien que Pour l’horizon, Ricochets ou On s’habitue soient des classiques, ils n’ont pas été joués et rejoués à toutes les sauces, c’est donc une excellente occasion de redécouvrir ces récits poignants.

 

Les avertis découvriront un Rocé toujours plus humble, adepte du récit biographique avec le Dernier des derniers, à son meilleur niveau dans le pathétique Il Assume Pas et son constat glacial, il nous prouve qu’il a 10/10 à chaque œil et que ce qui le fait avancer est principalement l’amour de la musique. Les beats sont signés Ismaël (son frère), DJ Mehdi et Dave One (le frère de A-Trak, producteur du groupe Obscure Disorder moitié de Chromeo – ndlr 2012.), et sont d’une qualité irréprochable, plus étonnants les uns que les autres, plus captivants à chaque mesure, collants parfaitement au débit du rappeur. Pour conclure, Plus D’feeling, mélopée virulente à l’égard du business de la musique, diatribe sur une simple boucle jazzy  où chaque ph(r)ase dépeint un monde surfait, poisseux et nauséabond.

 

 

ROCÉ CHEZ PHILIPPE CARLES POUR RADIO FRÉQUENCE PARIS PLURIELLE

 

 

Une émission de la radio FPP, un entretien entre Rocé et l’écrivain Philippe Carles, rédacteur en chef de Jazz magazine, à l’occasion de la réédition du livre Free Jazz Black Power. Un livre qui est sorti en 1971 chez Champ Libre, la maison d’édition de Gérard Lebovici, un type quelque peu étrange, qui a acquis un cinéma pour y projeter uniquement les films de Guy Debord, et publié quantité de livres et auteurs qui sont aujourd’hui classiques et inévitables. Il sera assassiné de quatre balles dans la nuque.

 

Un trackback

  • […] m’en souviens comme si c’était hier. Au Nouveau Casino rue Oberkampf, le concert de Rocé pour la sortie de son premier album, Top Départ, et au milieu de la salle, Monsieur Kaminsky, […]