Rituels d’un Nouveau Monde #ZombieZombie

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Zombie Zombie est un groupe de musique qu’il faut absolument voir en concert. C’est dans un moment live que la musique prend toute sa dimension. Depuis 2006, Étienne Jaumet, saxophoniste de son état, musicien parisien aux multiples projets, professeur Tournesol ès claviers Korg et plus si affinités, vit une histoire de couple particulièrement intense avec Cosmic Néman, batteur compulsif qui aime faire croire qu’il peut être très calme et que l’on connait pour donner le rythme pour Herman Düne. Après collision, le duo met en place le projet Zombie Zombie, en référence assumée au Zombi de Steeve Moore, un homologue américain, tout aussi multi-projets.

Étienne
est au milieu de synthétiseurs, il appuie sur les touches, programme et déverse des nappes synthétiques et des mélodies électroniques ; dans le même temps, Néman, à l’aide de sa batterie, ses deux bras et des baguettes s’applique à maltraiter ses fûts et ses cymbales. Il lui arrive aussi de bidouiller, chantonner et fredonner des incantations que seul Étienne peut comprendre. Le public entre alors en état d’hypnose, la transe commence. Il y a eu A land for renegades, Zombie Zombie plays Carpenter et on ne compte pas les 12 », EP, remixes et autres reprises qui jalonnent leur parcours.

 

L’an passé, le bien nommé Pop In, un bar de la rue Amelot à Paris connu pour son ambiance musicale, a sorti un disque vinyle contenant deux inédits du groupe. Une cover de Suicide plus tard et Zombie Zombie s’était affranchi d’un John Carpenter aussi collant qu’une horde de morts-vivants dans Walking Dead. Pas facile de se retrouver après le franc succès du disque dédié au maître des films de série B, aux bandes originales particulièrement marquantes. Étienne et Néman pouvaient enfin respirer et se laisser aller à la suite de leurs explorations kraut-psyché-instrumentalo-néo-synth-pop.

 

Ainsi est arrivé les Rituels d’un Nouveau Monde : sept titres terriblement efficaces, intemporels, élaborés dans le studio du label Versatile. En sus, Joakim, musicien et ami, pour jeter un œil, réaliser, diriger, couper, arranger, recadrer, finaliser. Des mélodies entêtantes s’entrecroisent, ponctuées d’interventions d’un Néman enragé. On avance à la machette, on découvre et défriche de nouveaux horizons. Les instruments sont nombreux, ethniques, bruts et imprécis, les couches et les nappes se superposent, s’additionnent, se multiplient, pour des morceaux longs, pénétrants, qui vous emmèneront ailleurs, loin, très loin. Dans un monde fantasque, étrange et référencé. Peut être un bémol est énonçable concernant la cohérence de l’ensemble, mais le dépaysement est assuré et ce Nouveau Monde pourrait bien devenir le vôtre.

 

 

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