Monsieur OIZO > Stade 2

 

Trente deux minutes et vingt-deux secondes, c’est le temps qu’il vous faudra pour ingérer Stade 2, le nouvel album de Monsieur Oizo. Pour la suite, c’est chacun ses goûts, chacun sa merde.
Une Introeil puis 12 titres, de la musique électronique et distordue, répétitive, référencée, c’est du Quentin Dupieux, il n’y a pas de doute.

Certains le taxent de génie pur, d’autres estiment que le foutage de gueule est permanent. Il est vrai qu’après avoir vu son film Rubber, c’est à se demander où il veut en venir. Pourquoi aller dans une direction précise quand on peut juste stagner, prendre son temps, le perdre ou simplement le faire passer sans que ce soit trop chiant (sic.) Les tribulations du pneu en Amérique étaient plutôt ennuyeuses et peu passionantes, mais on pouvait s’attarder sur la bande originale du film, composée par Gaspard (le type de Justice) et Quentin (Monsieur Oizo).

Avec ces nouveaux MP3, Oizo délivre un ramassis de musique pénible, tout à fait agréable, idéale pour occuper une demi-heure de la journée, quand tout vous parait très chiant, peu motivant. Rythmes stroboscopiques, plages courtes, basses synthétiques, la recette est la même ; les changements sont brutaux et arbitraires, les montées aussi violentes que les descentes angoissantes. L’Oizo surprend, les tracks sont moins répétitives que celles qu’il a pu assembler par le passé. L’ensemble est indigeste et violent, le mal de crâne est assuré, les acouphènes interviennent dès Douche Beat, ensuite on s’emmerdera pendant une minute et quatre secondes avec le titre EDN [Everybody Dance Now] ; Le changement s’opère avec Oral Sax, son bref interlude féminin, puis le beat reprend ses droits et les grésillements grésillent, avant d’enchaîner avec le très bon (et prémonitoire) France 7, un détournement de générique télé des années 80, actualisé pour faire bouger les têtes (comprendre ‘exploser les tympans’). Efficace n’est pas vraiment le terme adapté, c’est une bouffée d’air frais, c’est presque ciné-génique. Chiffon est un must, tourmenté et tubesque au sens littéral du terme, moins de deux minutes pour être sûr de frustrer l’auditeur ; pas une mesure de trop, pas une de plus, Oizo sait être désagréable et n’aime pas faire durer le plaisir.

Il finit en beauté avec Stade 2, un hymne syncopé à Gérard Holtz, non sans rappeler un marathon effréné, une course contre la montre, un ballon ovale qui se faufile entre deux poteaux, un type qui perd le contrôle de sa moto lors d’un grand prix, une Formule 1 qui percute un mur à 300 km/h… Druide prend le relais, ça passe de presto à prestissimo en moins d’une distorsion et sera une conclusion parfaite à ce court album qui fait du bien par où il passe.

 

 

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