dDamage & Bomb The Bass

Bombes & basses

 

Après un épique Aéroplanes, dDamage revient avec quelques titres pour enfoncer le clou. Un EP partagé avec Tim Simenon, plus connu sous le pseudonyme Bomb The Bass, pionnier du sampling intense, producteur émérite et certifié platine, musicien passionné qui a défriché et inspiré. Une référence pour les frères Hanak qui ont d’ailleurs eu l’autorisation de reprendre le visuel d’un album culte de l’Anglais, pour le violent Shimmy Shimmy Blade. Un visuel détourné, remanié, samplé, par l’inévitable artiste et torturé Ra. Bref, dDamage revient avec plusieurs titres, en vinyle et en digital, et ça sort chez Clapping Music.

Un EP de qualité, avec des invités prestigieux : Jon Spencer, Jack Danger & Tim Simenon, pour des déflagrations sonores à faire trembler les murs. dDamage ne faillit pas à sa réputation, cherche uniquement à crever des tympans, pour un nouvel ordre mondial, un nouvel ordre musical. On peut toujours discerner mélodies et accalmies dans ce torrent de violence, le secret est bien gardé. Fred a quand même confié que pour le remix de Sleepwalking, les Touuuuuu ! étaient un hommage direct au Ring my Bell des Blood Sisters.

Pour en savoir un peu plus sur ce projet, nous avons envoyé quelques questions, par email, à Julien Rohel, fondateur de Clapping Music, militant au grand cœur et figure incontournable du petit monde de la bonne musique. Vous pourrez tout savoir  ICI, une très bonne interview du website Hartzine.

 

* Peux-tu présenter, rapidement, Clapping Music ?

Clapping Music, label indépendant originaire du sept-huit et actif depuis le début du siècle. La ligne musicale : souple et exigeante, impulsive, coups de cœur et fidélité. Disons « indie rock » dans l’acception la plus large du terme, on trouvera donc en vrac chez nous: bricolages folk lo-fi, electronica onirique, chanson française acousmatique, kraut-pop de l’espace, synth pop spectorienne, noisy-pop et poppy-noise montés sur ressorts, blues mutant, electro-breakbeat de malade in yo face, du proto, du post, du pendant et j’en passe, tout ça en CD, CD-R, 45t, 33t, albums, EPs, singles, mp3, .aiff, .wav, .flac, .aac…

Les artistes : Karaocake, Yeti Lane, My Jazzy Child, Clara Clara, Reveille, François Virot, Orval Carlos Sibelius, The Konki Duet, Lauter, King Q4, Ramona Cordova, The Berg Sans Nipple, Centenaire, Red et de temps en temps donc, dDamage.

 


* Concernant ces derniers, peux-tu évoquer ta rencontre avec eux ? Qu’est-ce qui t’a séduit chez ce couple atypique : la violence gratuite de Fred, la candeur malsaine de JB ?

Ça remonte au tout début du label, en l’an 2000. Si je me souviens bien JB est l’auteur de la toute première chronique parue sur la toute première référence du label (l’album de King Q4). Après ça on a commencé à se croiser régulièrement à des concerts de musique électronique  – la grande époque du Batofar – [le petit punch avec Tibo – ndlr], les dD sortaient leurs premiers disques, commençaient à fricoter avec la bande Active Suspension – label associé à Clapping Music, aujourd’hui décédé ; avec des artistes tels que Hypo, O.Lamm… –  à coups de remixes et de collaborations.

Puis ils se sont incrustés comme des malpropres sur des compilations qu’on sortait avec les labels Evenement! et Active Suspension. Tu décris parfaitement la fratrie : ce sont bien la candeur malsaine de l’un et la violence gratuite de l’autre qui m’ont séduit, et aussi les monologues psychotiques des deux et leur force de persuasion – et de frappe -.

 


* Pourquoi avoir souhaité sortir un premier maxi avec eux ?

Déjà, il faut savoir que quand les dDamage ont décidé qu’ils allaient sortir un disque sur ton label, tu n’as pas vraiment le choix, c’est un honneur, c’est une terreur, peu importe mais tu dois t’exécuter sinon tu risques… Je ne préfère pas savoir ce que tu risques.

En 2003, ils sont arrivés avec leur remix de Pas d’Armure de TTC feat. Dose One pour la double compilation mythique Active Suspension vs. Clapping Music et ce morceau était tellement une grosse tuerie vrille-cervelle qui défonçait absolument tout en matière de hip hop fracassé à l’électronique vicieuse, que je leur ai proposé d’en faire un maxi vinyle. Le projet s’est concrétisé l’année d’après avec un morceau original – toujours avec TTC – et les instrus en prime sur le culte Trop Singe ep.

 

* Sept ans plus tard, un nouveau maxi : peux-tu évoquer le tracklisting et ton morceau favori ?

Il y a donc leur fameux remix de Fuzzbox de Bomb The Bass feat. Jon Spencer, décliné en version extended et en instru. Ma préférée est l’extended parce que comme chacun sait : plus c’est long plus c’est bon, et plus on a de chances de péter un câble ou d’atteindre l’orgasme avant la fin du morceau. En face B, remix d’un inédit de Bomb The Bass feat. Jack Dangers – de Meat Beat Manifesto – avec la version instru et l’originale de Bomb The Bass.

 

* Pour finir, avez-vous un projet futur ? d’ici sept ans ?

Je rêve secrètement qu’ils fassent un gros medley megamix épique de tout le catalogue Clapping Music et qu’ils consacrent les 7 prochaines années exclusivement à ce projet. Si tu peux leur faire passer le mot…


le vinyle // la version digitale