Bachir, une histoire de Hip-Hop [1/3]

hip-hop non-stop

 

Cette discussion a eu lieu en novembre 2010, la raison en était la sortie de la seule et unique mixtape consacrée au groupe de rap californien, The Nonce. La conversation ayant duré, voici dans un premier temps une présentation des protagonistes de cette histoire : à gauche, Vîrus, rapper torturé, homme de l’ombre de la mixtape, sourire en coin et souvent en retard.

A droite, Bachir, DJ, activiste Hip-Hop, passionné, au service de la cause depuis plusieurs années, issu du cénacle de Rouen, intronisé par Slurg, auteur de plusieurs k7 mixées, initiateur du projet sur The Nonce, fondateur du label Rayon du Fond, agitateur sonore sur l’Abcdrduson.

 

.* Comment on découvre le Hip-Hop dans les années 90, en province ?

Bachir : Je suis tombé dedans quand j’étais en cinquième, un mec est arrivé au collège et a dit :
« Il faut écouter Radio Nova, il y a des freestyles qui défoncent. » Personne ne captait Radio Nova où on vivait, mais des cassettes tournaient. C’était souvent grâce aux mômes placés par l’aide sociale à l’enfance, qui allaient voir leur famille à Paris, qui revenaient le lundi avec des cassettes.

La première que j’ai eue, il avait le premier album de Public Enemy Yo! Bum Rush the Show sur la face A, et un album des Beastie Boys sur la face B.

Je commence donc avec du son bien saturé, bien énervé, et ce truc de province : on est en 90 et on écoute des albums de 86 ! Juste avant ça, j’écoutais pas mal de punk : Les Béruriers Noirs, La Souris Déglinguée… J’avais un cousin de Sartrouville qui était redskin à l’époque, il me faisait des cassettes, il était anar à fond !

Ensuite il y a eu la transition des Béru à Public Enemy, même si elle peut sembler tirée par les cheveux, elle est assez cohérente je trouve. Parallèlement à ça, des mecs graffaient, et il y a toujours ce syndrome du ploucard, donc tu fais comme si on était à Paris : on reprenait les blazes que l’on voyait quand on prenait le train. Moi, j’allais à Sartrouville chez mes cousins, je voyais Colorz, donc je taggais Colorz et je disais que c’était moi, le gros sucker !

Au départ, c’était juste par mimétisme, avec ce complexe de provinciaux. Petit, j’habitais dans les Yvelines, et on a déménagé en Normandie, à un endroit où on m’a fait bien comprendre que je n’avais rien à y faire, avec des insultes pas possibles, des humiliations. Dans le même temps, je me mets à écouter un groupe de mecs vénèr’ qui disent « Le Pen porcherie ! » ; tu te dis : « ok, ça me parle ! »

Vîrus : Là où j’habitais, en termes d’accès à la culture, il n’y avait pas grand-chose. Je suis plus jeune que Bachir, j’ai découvert le Hip-Hop en 94, avec Public Enemy, mais 3 albums plus tard, voire 4. Mon grand frère avait volé un CD deux titres, il m’avait dit qu’il fallait juste enlever l’autocollant blanc ; du coup 3 semaines plus tard, j’avais une discothèque chez moi ! J’allais aussi chez Leclerc, il y avait des putains de disques, et ça s’est perdu, aujourd’hui il n’y a même plus de rap : ils se faisaient voler tellement de CD, qu’ils ont dû arrêter.

B : J’ai été attiré très tôt par le DJing, en 83/84. Je regardais Sidney qui invitait des DJ dans son émission. Je vois des mecs défoncer un skeud, je ne savais pas ce que c’était, mais je trouvais ça bon. Du coup, j’ai essayé et j’ai niqué le tourne-disque de mes parents, paf la cellule !

Quand je me suis mis à écouter du rap, je me suis rendu compte que ce truc que j’aimais dans l’émission de Sydney, était un élément important du rap, donc je m’y suis mis plus sérieusement. J’ai commencé à acheter des tourne-disques pourris dans des foires à tout, et déglinguer les vinyles qui appartenaient aux gens autour de moi. Je me suis fait la main sur des trucs aussi zéro que les Bee Gees ou Dire Straits !

 

V : Dans le DJing, il y a un côté ludique et accessible, quand tu les vois faire, tu peux t’apparenter à eux. C’est plus difficile avec quelqu’un qui joue de la trompette ou de la flute, il y a une barrière pour moi. Quelqu’un qui va prendre un micro avec une certaine attitude, un certain langage, tu vas t’apparenter à ça, tu reproduis, et ensuite tu te crées ta propre identité.

Ça reste un moyen d’expression, et j’y ai trouvé un refuge. Mon outil, c’est la plume et la voix, j’aurais eu plus de mal avec une autre discipline. Le graff ça m’aurait plu, mais j’étais zéro, on allait saccager le collège, on allait écrire des insultes sur le proviseur, point.

B : Avec les platines, il y a un côté Géo Trouvetou. Le truc que tu utilisais juste pour écouter un disque, nous on le prend pour faire de la musique avec. J’ai aimé cette position en retrait, le DJ est derrière, il est scred’, et en même temps il sert à quelque chose.

Et en concert, si ça part en couille, si une tomate vole, je serai le plus loin ! Pour revenir à ta question sur comment on découvre le hip-hop en province, j’ai eu une longue période où je cherchais des radios anglaises sur les PO et GO, là où je pouvais entendre un truc qui ressemble à du rap.

J’y passais des nuits, l’été, je me disais : « Allez, hier, il n’y avait pas d’émissions de rap, peut être que ce soir il y en aura une… » Dès que je trouvais un truc qui ressemblais à un boom boom tchak, je ne bougeais plus et je tenais l’antenne. C’est comme ça que j’ai découvert l’émission de Slurg

 

* À quel moment on comprend que l’on fait partie d’un mouvement, d’un phénomène ?

B : J’ai toujours eu l’impression de faire partie d’un truc. J’avais ce sentiment-là dès le début, et c’est que ce que j’ai aimé dans le rap. On était 3 ou 4 à en écouter dans le bahut, tous les autres aimaient Cure, Indochine, Yaz et de la Dance de merde. On se disait : « Moi j’écoute un truc, ça vous nique la gueule ! » On était content d’écouter un truc différent, ça flatte l’ego.

En plus, l’environnement était facho, très facho, je passais du punk au hip-hop, il y avait un coté sans concession / je vous emmerde, et c’est ça que j’adorais. C’est aussi une musique et un mouvement qui te font réfléchir, je me sentais plus percutant en cours…

V : Ça motive, et ça fait du bien d’entendre des gens qui disent des choses que tu penses. C’est aussi un moment où tu comprends que tu n’es pas seul à penser des trucs, ça rassure, ça permet de ne pas péter un câble…

B : Ce sont pleins d’éléments qui se conjuguent, c’est aussi une période où tu as envie d’ouvrir ta gueule. Tu écoutes ce son-là, le nom du groupe c’est Nique Ta Mère et Assassin disait plein de gros mots, dans des textes conscients. Moi j’adorais quand Rockin’ Squat balançait sur « les fils de bâtard qui contrôle ma nation » ou « suce ma bite si avec nous tu es en désaccord. »

Il y a un côté rébellion, et on est en province. En province, on se fait chier, et je crois que si j’ai investi autant les platines, c’est que j’avais que ça à faire.

J’ai beaucoup bosser le scratch parce que j’étais tout seul, comme un con, avec peu de matos, et j’essayais de reproduire des trucs que j’avais entendu à la télé ou à la radio. J’ai commencé à le travailler plus sérieusement quand j’ai pu aller à Rouen, quand j’ai eu la possibilité d’avoir une platine un peu plus balèze, et je me suis bidouillé une table de mixage avec un transistor Radiola, un poste radiocassette, qui me permettait d’enregistrer mes scratches.

J’avais branché une platine sur left, l’autre sur right, ça me servait de cross-fader, je pouvais faire du passe-passe. La première fois que j’ai rencontré Slurg, je lui ai montré mon installation, il a dû se dire: « c’est quoi ce gogol ? »

En plus, tu es dans un bled isolé, on te repère comme le mec qui a du son ; très tôt les gens venaient chez moi et m’amenaient des cassettes vierges. Je faisais comme avec Colorz, je récupérais tous les sons des émissions de radio, et je faisais ma propre sélection, mes propres cassettes, ensuite je les faisais tourner. Il n’y avait rien de mixé, et je n’avais pas de thune pour acheter de vinyles. Le premier que j’ai acheté, c’est grâce au CROUS, quand j’ai touché ma bourse.

 

V : Moi, comme j’habitais un peu en hauteur, on m’appelait le DJ de la colline (sourire), tout ça parce que j’étais le seul de mon groupe à prendre le train, à aller chez Urban, à acheter des mixtapes, et quand j’avais 14 piges, je commandais les cassettes de Slurg. Je prenais la tête à ma mère pour qu’elle me lâche un chèque de vingt balles [5 euros – ndlr.]

Pour faire le parallèle avec l’école, il y avait la k7 Slurg Lesson one : tu dépliais la pochette, il te donnait une leçon et ça m’intéressait. L’école, c’était pour les parents, pour être socialement présent, c’était juste physique.  Avec la Slurg Lesson one, je pouvais apprendre que que J-Live rappait et scratchait en même temps, par rapport à u=r/i, et toutes ces formules, c’est quand même plus excitant !

B : Je trouve que le rap est une musique qui fait du bien quand tu as l’ego un peu cassé. En termes d’estime de soi, c’est plutôt positif. Quand j’allais à Paris chez LTD, Ticaret ou Urban pour acheter des vinyles, je repartais en train, je regardais 15 000 fois mes skeuds, je lisais tous les crédits, les dédicaces, qui a fait la pochette, et ce qu’il y a écrit autour du macaron : « ça se trouve c’est une private joke, il a envoyé chier quelqu’un ! » et tu arrives chez toi, tu te dis : « Je vais leur faire une cassette, je vais leur mettre tel morceau, celui-là non, il n’y a que moi qu’il l’ait, je veux le kiffer seul », et ça, avec le temps, c’est quelque chose qui a changé, surtout quand j’ai fait de la radio. Ça m’a permis de m’ouvrir, de partager mes skeuds, de leur donner une vie. Avant tu les as chez toi, tu es content, et tu te branles !

V : Mon parcours a été entrecoupé de plein de choses, je n’ai pas toujours été à 100% là-dedans, il y a eu du sport, du foot, et quand j’ai connu Bachir et ses gars, il y avait un péage rapologique pour entrer dans le cercle. Ce sont des discothèques ambulantes, et j’ai l’impression que beaucoup de liens se font par rapport à ça.

B : Oui, on ne se testait que comme ça, comme un entretien d’embauche : « Ok, tu connais quoi ? ça tu l’as ? Tu ne l’as pas ? » C’est aussi ce qui a fait notre culture, on se disait : « il ne faut pas que je sois pris pour un con. Il faut que j’écoute ça tel maxi… c’est produit par machin… » Je trouve que tous les gens de cette génération ont ce souci-là, et si je te sortais des trucs que tu ne connaissais pas, c’est que quelque part j’étais plus balèze que toi.

V : Je me souviens d’avoir acheté un skeud, en me disant que mon pote Schlas ne l’avait pas. Le truc n’était pas mortel, et il ne connaissait pas. C’était une petite victoire !

B : C’est un petit milieu et je trouve que Internet a fait du bien, ça a calmé les ardeurs. Internet a fait que tout le monde a eu accès à tout. Je ne sais pas si c’est bien ou non, mais ça te fait redescendre d’un cran en terme d’humilité, ça rend les choses plus accessibles. En même temps, avant, tu faisais tourner un album plus de 20 fois. Tu avais un Walkman à l7, tu n’avais pas envie de rembobiner parce que ça niquait tes piles, donc tu écoutais tous les morceaux. Ce n’était pas tant la quantité, mais vraiment une histoire de qualité.

 

* À cette période comment on se façonnait un bon goût ? Comment on choisit ce que l’on achète ?

B : Moi, je n’ai jamais acheté un disque que je n’aimais pas. Ma collection de disque, c’est la bande originale de ma vie, c’est pour ça que je ne m’en séparerais jamais. Ce sont des skeuds que j’aime. Ceux que je n’aime pas, c’est ceux que j’ai reçus ou que l’on m’a donnés ! Il y avait des valeurs sûres, et j’ai bien aimé le côté édition limitée du label de Bobbito, Fondelem, par exemple. C’était un kif d’avoir ces disques, tu savais que c’était pressé en peu de copies, et que c’était bon. Comme Def Jam au début 90 : tu achetais et tu savais que ça défonçait.

V : Moi je me repérais au sticker parental advisory, et je me retrouvais parfois avec du rock. Il n’y avait pas de rayon rap, tout était mélangé, il fallait fouiller, et dès que je voyais un parental advisory, je partais avec. Je me suis retrouvé avec des skeuds mortels de l’époque !

 

* La musique est souvent liée aux souvenirs lorsque l’on est plus jeune…

B : C’est pour ça que je parlais de bande originale d’une vie. Vendredi on est allé voir Public Enemy, c’était monstrueux, parce que le show était monstrueux. Je ne suis pas dans un délire Casimir et nostalgie, et pour le rap, c’est pareil. Je les aime pas ces connards qui chantent L’ile aux enfants. Je voulais voir une prestation scénique, et quand tous les morceaux te filent la chair de poule, ça met une grosse tarte !

J’attendais de voir un Flavor Flav fatigué et un Chuck D qui essaie de le canaliser, mais les mecs sont carrés ! Chuck D a même dit : « si un rapper américain ne vous fait que 45 minutes de show, ne le laisser pas sortir de la salle ! » Ça ouais, ça me parle, des morceaux qui me feront toujours un effet, et au-delà de la nostalgie, artistiquement, le truc butte. En 2010, il butte !

 

* Comment on passe de simple auditeur à activiste ?

B : Moi je me dis : « Est-ce qu’on ne l’a pas toujours été ? » A partir du moment où tu tagges, tu écoutes, tu sélectionnes des sons, tu fais des k7, même pour 10 personnes, selon moi tu es déjà activistes. En plus, je prenais ce rôle-là très au sérieux, les gens venaient chez moi, je me prenais la tête, plus que sur mes devoirs, et c’est d’ailleurs pour ça que j’ai raté ma vie ! (sourire) Tu te sens investi, je taggais mal, mais je taggais quand même, tu es déjà activistes, même si tu es tout seul dans ta chambre.

L’activisme prend une autre ampleur quand tu commences à faire de la radio, quand tu sors des k7 mixées, la première soirée… Pour moi, dans ce mouvement, tu es forcément acteur, plus que spectateur. Tu mouilles le maillot.

 

* C’est plus un tempérament qu’une opportunité, non ?

B : Peut-être. J’ai l’impression que tous les gens autour de moi étaient des acteurs, en même temps, ça nous aurait fait chier que des mecs nous regardent faire ! Par contre, j’ai mis du temps à me mettre aux soirées en tant que DJ, je trouvais ça chiant de plaire aux gens. Tu arrives avec les skeuds que tu kiffes, et les gens te demandent si tu n’as pas Gilbert Montagné !

Tu as cette démarche de partage, tu veux être repéré comme la personne ressource, qui a du son, et sans me la raconter, dans mon petit secteur de ploucs, j’étais ce mec-là. Aujourd’hui, un mec qui écoute du rap n’est pas obligé de faire des graff, alors qu’à ce moment-là, il y avait un côté : « et toi, qu’est-ce que tu fais ? »

V : Quand tu parles d’activisme, c’est aussi le fait d’en parler, s’y intéresser, avoir un avis, faire vivre le truc. Je pense que l’on va vers la discipline qui nous correspond, je sais pertinemment que le fait de prendre le micro et rapper, c’était pour combattre un trait de caractère qui ne me plaisait pas. Je ne parlais pas, jusqu’à 13 / 14 ans, je ne parlais pas, mais pas du tout ! Autour de 2005/2006, ce sont les gens qui m’ont poussé vers la scène.

* Qu’est-ce qui caractérise ce moment où l’on devient activiste ?

B : Ce moment-là, il est intéressant, car je le trouve proportionnel à ton budget. C’est à dire que, économiquement, j’ai été proche de zéro, voire en dessous de zéro très longtemps. Ce qui fait que tout achat de skeuds, concerts, ça n’était pas possible. Je crois qu’une fois, Les Little sont passés vers chez moi gratuitement, et comme j’étais invité à EuroDisney, je suis allé voir Mickey ! Rencontrer des gens du milieu, ça c’est fait au moment du CROUS, ça a vraiment changé ma vie.

Ça m’a ouvert à la culture, à l’époque il n’y avait pas de Hadopi, c’est pour ça que la k7 était un bon moyen : tu enregistrais, ça ne coutait quasiment rien, clac ! Slurg passait des trucs en radio, j’appuyais sur Record. Aller aux concerts, acheter des disques, c’est quand j’ai eu des thunes, aussi minime que mon budget était au début.

 

* Aujourd’hui la musique s’est démocratisée, à l’époque, acheter une platine MK2, c’était un investissement…

B : A une époque, la musique c’était un effort financier. J’ai commencé à écouter du rap en 89/90 et j’ai eu une MK2 en 2001. Je ne l’ai même pas achetée, c’est un pote qui me les a prêtées. Je crois que l’activisme, c’est dès le départ, et tu le deviens de plus en plus.

 

* Pour conclure, qu’est-ce que vous a plu en 2010 ?

B : Le rap français était bien cette année. Qualitativement, il y a quand même eu du lourd ! Je pense à un mec comme Nemir de Perpignan, qui est super frais, qui n’arrive pas d’hier, mais qui a plus de visibilité aujourd’hui. Il a sorti une tape qui s’appelle Next Level [voici la 01, voici la 02 – nldr], que je trouve très bien, ça rappe pour rapper, c’est simple et efficace. Il y a des valeurs sûres comme Casey et Rocé qui ont sorti leur albums.

On aime ou on n’aime pas, mais la Sexion D’assaut est arrivée avec un album qui fait plus de 300 000 ventes, et qui est frais. C’est mon gars, je ne suis peut-être pas objectif mais le EP de Vîrus est super frais, Mic Pro aussi et j’attends JL. L’album de Booba arrive, je ne parlerai pas de celui de Rohff, parce que j’en ai rien à foutre. Son univers ne me parle pas, ou très peu, j’ai décroché rapidement. Booba, tu vas toujours jeter un œil, il lâche 3 / 4 titres, pffff ! Il y a l’album d’Ali, et en mixtape, il y a The Nonce qui défonce ! (sourire) L’album de Bun B a aussi 3 /4  morceaux qui défoncent.

V : En termes d’album, je dis Big Boi, point. Drake m’est sorti par les trous de nez. Bun B, je l’ai écouté, donc pas acheté.

B : Il y a eu le Raekwon, Method Man et GhostFace. J’aime Lartizan et le label Lzo. Et si, tu me demandes quel morceau j’ai le plus écouté cette année, c’est un vieux morceau de raï algérien, un mec qui s’appelle Boutaiba Sghir, que j’ai découvert sur la compilation Proto-Raï Underground, éditée par le label Sublime Frequencies, sur les débuts du raï oranais. C’est un label de Seattle qui réédite de vieux trucs. Ce chanteur, Boutaiba Sghir, c’est l’influence numéro 01 de Cheb Khaled, il a un morceau qui s’appelle Dayha Oulabes et pour moi c’est le tube de l’année !